LIGATURE DE LA CARTOUCHE CHASSEPOT

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MOULAGE DE LINGOTS DE PLOMB

 

NETTOYAGE D’UN FUSIL A PERCUSSION

 

Par Jean-Pierre SEDENT

 

 

LE TIR A LA POUDRE NOIRE.

 

Le tir aux armes anciennes fait de nombreux adeptes et l’usage de la poudre noire est ici de rigueur. Les résultats obtenus par ces sportifs sont éloquents et n’ont rien à envier à ceux obtenus lors de tirs à la poudre sans fumée. Les armes soigneusement étudiées et réalisées, équipées d’organes de visée réglables et très sophistiqués produisent des groupements bien souvent époustouflants aux distances d’emploi habituelles pour la compétition.

Pour obtenir des résultats supérieurs à la moyenne, le tireur devra préparer son arme avec beaucoup de soin. La platine sera ajustée pour obtenir un lâché net et franc sous une pression relativement faible de l’index, tout en restant dans les limites de la sécurité. Le cran de repos devra assurer son office en offrant une totale sécurité lorsqu’il est engagé, rendant impossible tout départ intempestif. Les ressorts seront à la fois souples et puissants pour provoquer un abattu rapide du chien avec une force suffisante afin d’assurer une percussion franche sans toutefois déstabiliser la visée. Le canon sera fixé sur la monture avec un beeding limitant son contact avec le bois au strict nécessaire, dans le but de ne pas le brider exagérément et de favoriser sa libre vibration lors du tir. La visserie sera serrée normalement et parfois même à la clé dynamométrique !

Le succès est à ce prix. Une arme bien préparée qui répond admirablement à ce que l’on attend d’elle : la précision.  Il va sans dire qu’une fois réglée, notre arme doit être correctement entretenue en limitant les démontages au strict nécessaire.

 

NETTOYAGE SOMMAIRE APRES LE TIR.

 

Utilisation des lingettes de bébé :

 

Il est important d’effectuer un nettoyage sommaire de l’arme à poudre noire immédiatement après le tir. Cette opération est obligatoirement effectuée dans le cas où le nettoyage complet n’est envisagé que le lendemain de la séance de tir ou si votre arme doit être rangée dans une housse pour le transport.

La première chose à faire dès la fin du tir est de desserrer la cheminée d’un tour ou deux, puis d’essuyer le canon et la boiserie afin d’ôter les traces de poudre, de graisse  et de suie.

Pour cette première opération, j’utilise des lingettes de bébé, qui nettoient très bien et n’oxydent pas le métal. On peut donc sans aucun problème les utiliser sur le bois, le métal, le cuir et même se nettoyer les mains à l’issue de ces opérations. Si vous prévoyez de les utiliser en chiffons pour sécher après le nettoyage ou huiler les parties métalliques, il suffit d’en exposer quelques unes au soleil et vous obtenez en peu de temps des linges secs non pelucheux parfaits pour l’entretien des armes. Ces lingettes sèches ou humides se déchirent très bien et se fixent donc facilement au bout de la baguette de nettoyage du fusil.

L’intérieur du canon sera également nettoyé sommairement avec ces mêmes lingettes qui donnent un excellent résultat et sont d’une utilisation très facile.

Un coup de chiffon sec suivi d’un léger film d’huile WD40 et notre arme pourra tranquillement et sans aucun risque attendre quelques heures un nettoyage plus approfondi.

 

Un produit de nettoyage efficace :

 

Certains tireurs utilisent un produit de leur fabrication qui donne d’excellents résultats. La composition de ce produit est la suivante :

 

·        80cl de liquide lave-glace de voiture à base d alcool  isopropylique (lave-glace d’été),

·        5cl d’ammoniaque,

·        5cl de lessive de soude,

·        10cl d’eau oxygénée (à acheter en pharmacie).

 

A l’issue du tir, la cheminée est bouchée par une rondelle de cuir, le chien venant appuyer sur cette rondelle. Le canon est rempli de cette solution qui va dissoudre les crasses en peu de temps (10 à 15 minutes environ). Le canon est agité puis vidé en prenant garde que le liquide ne vienne pas s’insinuer entre la boiserie et le canon. La cheminée est ensuite démontée et un peu de liquide est à nouveau versé dans le canon. Un écouvillon de laine est vissé à l’extrémité de la baguette de nettoyage puis introduit par la bouche du canon. Le liquide est alors expulsé à l’extérieur, ce qui contribue à nettoyer efficacement la lumière du canon et le conduit de la cheminée.

Le canon est ensuite séché au moyen de chiffons secs puis légèrement huilé en attendant un nettoyage plus complet.

 

NETTOYAGE COMPLET ET MINUTIEUX DU CANON SANS DEMONTAGE.

 

Le matériel nécessaire :

 

a)      - La cheminée.

 

Récupérer une cheminée usagée correspondant à celle de l’arme à nettoyer et dont le filetage est compatible avec le taraudage de la masselotte support de cheminée (attention il existe des filetages au pas anglais et des filetages au pas métrique : ne pas forcer !).

Agrandir le canal de la cheminée en y passant un foret de 3mm.

Graver une petite cannelure sur le pourtour du col de la cheminée.

Enfiler un joint torique en caoutchouc sur le filetage et le pousser au contact de l’épaulement. Ce joint est destiné à assurer une parfaite étanchéité entre la masselotte et la cheminée, avec un serrage juste suffisant.

 

b)      – Le tuyau souple.

 

Dans un magasin d’accessoires automobiles, se procurer un mètre de tuyau en plastique spécial pour le lave glace d’une voiture.

L’une des extrémités du tuyau souple est chauffée légèrement puis introduite sur le col de la cheminée jusqu’en butée sur le carré de serrage. Si la cannelure a été bien faite sur le col de la cheminée, le tuyau ne doit plus pouvoir se détacher par la suite.

 

c) – Le réservoir.

 

Récupérer un bidon de 5 litres en plastique transparent et muni d’un bouchon à vis.

Percer un trou au centre du bouchon pour laisser passer la longueur de tuyau nécessaire à l’intérieur du bidon.

Munir l’extrémité du tuyau souple introduite dans le bidon d’un poids suffisant, afin de l’empêcher de remonter à la surface du liquide (un écrou par exemple).

 

Le tuyau passe au travers du bouchon. Une extrémité du tuyau comporte la fausse cheminée et le joint torique, l'autre extrémité est lestée.

 

d) – L’entonnoir de protection.

 

Un entonnoir de protection doit venir coiffer la bouche du canon, de manière à éviter que l’eau de lavage, en remontant, ne s’écoule entre le canon et la boiserie. Le serrage de l’entonnoir sur le canon doit être suffisant pour assurer une parfaite étanchéité. Ce point est très important. L’extrémité cylindrique du canon de mon fusil est exactement de 20,5mm. et le goulot d’un bidon de Black Powder solvent Birchwood Casey n°77 s’y adapte parfaitement. C’est exactement le diamètre qui convient.

Un entonnoir est donc découpé dans le haut d’un bidon vide de ce solvant.

Un entonnoir spécifique  devra être fabriqué pour chaque diamètre extérieur de canon différent de celui-ci.

Dans le cas où l’extrémité du canon interdit l’utilisation d’un entonnoir (canon polygonal, tenon ou directrice de baïonnette, guidon trop près de la bouche etc.), un chiffon épais est enroulé en lieu et place de l’entonnoir. Ce chiffon absorbera efficacement l’eau qui débordera du canon.

 

e) – La baguette de nettoyage.

 

Un écouvillon de laine d’un diamètre correspondant à celui du canon est vissé sur la baguette de nettoyage.

 

f) – Produit de nettoyage spécial poudre noire.

 

Pour nettoyer le canon, j’utilise le Black Powder solvent Birchwood Casey n°77. Ce produit me donne toute satisfaction. Il est également possible d’utiliser du produit vaisselle ou le produit dont la formule a été donnée ci-dessus.

 

Le matériel et les ingrédients nécessaires  pour le nettoyage.

 

La méthode de nettoyage :

 

·        La cheminée de l’arme est démontée. Maintenue entre les becs d’une pince à linge, elle est brossée sous l’eau chaude du robinet puis séchée et huilée. Le filetage est enduit d’une légère couche de graisse graphitée (graisse Belleville).

 

·        L’orifice fileté de la masselotte du canon est soigneusement nettoyé à l’aide d’une lingette de bébé et d’une petite curette en bois. Il ne doit subsister aucune particule de crasse dans ce logement.

 

·        L’entonnoir est fixé à l’extrémité du canon.

 

·        La fausse cheminée munie du tuyau et du bouchon du réservoir est vissée sur la masselotte du canon, en comprimant légèrement le joint torique.

 

·        Le réservoir de 5 litres est rempli à moitié d’eau très chaude.

 

·        Le bouchon est vissé sur le réservoir. L’extrémité libre du tuyau repose au fond du réservoir et y est maintenue par le poids qui y est fixé.

 

·        L’écouvillon de laine est saturé de solvant à poudre noire.

 

·        L’arme est tenue verticalement, la plaque de couche de la crosse reposant sur une planche de bois ou une plaque de caoutchouc afin d’éviter de la détériorer.

 

·        Un peu de solvant est versé dans le canon de l’arme.

 

·        L’écouvillon de laine et la baguette sont introduits lentement par la bouche du canon et poussés à fond vers la culasse.

 

·        Plusieurs allers-retours de l’écouvillon dans le canon sont effectués, sans le sortir complètement, de manière à pomper l’eau du réservoir qui monte et descend dans le canon en assurant son nettoyage parfait. Si cette manœuvre est effectuée trop rapidement, l’eau passe par-dessus l’écouvillon et déborde du canon. C’est ici que l’entonnoir joue son rôle en évitant qu’elle s’écoule à l’extérieur entre la boiserie et le canon.

 

·        Dès que le canon est propre, l’eau est changée et le canon est rincé de la même manière.

 

·        A la suite de ces opérations, l’entonnoir, la fausse cheminée et le tuyau sont enlevés, puis le canon est séché intérieurement et légèrement huilé. La cheminée propre est remontée et serrée modérément. Les parties métalliques extérieures sont essuyées et légèrement huilées. La platine est vérifiée et huilée. Le nettoyage est terminé.

 

La fausse cheminée munie du tuyau est vissée sur l'arme

 

 

L'entonnoir est placé à la bouche du canon. La baguette munie de l'écouvillon de laine est introduite dans le canon.

 

Il ne reste qu'à pomper avec la baguette...

 

La procédure explicitée ci-dessus présente l’avantage de ne nécessiter aucun démontage de l’arme qui conserve ainsi tous ses réglages. Ni le carrelage, ni la baignoire, ni le lavabo ne sont souillés lors du nettoyage.

C’est la technique que j’utilise depuis de nombreuses années et toujours avec une grande satisfaction.