BALLE PLOMB 11MM GRAS MLE 2005

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UNE CARTOUCHE IGNIFUGEE POUR LE FUSIL CHASSEPOT

 

FUSIL D’INFANTERIE CHASSEPOT Mle 1866

 

Par Jean-Pierre SEDENT

 

 

Observations de l’Auteur :

 

Le texte qui suit est la retranscription de l’un des  chapitres d’un manuel  de 1873 sur les armes portatives et écrit à cette époque en lettres cursives. Cette retranscription fidèle est destinée à en faciliter la lecture tout en assurant la plus large diffusion auprès des tireurs et collectionneurs passionnés par le magnifique fusil Chassepot modèle 1866. Au même titre que les armes, les écrits font partie de notre patrimoine et doivent de ce fait être préservés par tous les moyens...

 

Le texte se présentait sous cette forme :

 

 

Merci à Monsieur Eric BOISSON  qui m’a fourni le texte d’origine et bonne lecture à tous!

 

                                                                                                                                                         

 

 

CHAPITRE II

 

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DESCRIPTION ET NOMENCLATURE RAISONNEE

DES ARMES EN SERVICE

 

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I

FUSIL D’INFANTERIE MOD 1866

 

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Le fusil d’infanterie comprend quatre parties principales :

1.      Le canon

2.      La culasse mobile

3.      La monture

4.      Les garnitures

On peut y ajouter une 5ème partie, le sabre baïonnette qui a été décrit parmi les armes blanches. Indépendamment de l’arme elle-même il y a encore à considérer ses accessoires, ses munitions.

 

 

1. Le canon.

 

 

Le canon est formé de deux parties : le canon proprement dit et la boite de culasse.

Le canon est en acier puddlé fondu ; on l’obtient par un travail de forge sous forme de troncs de cônes pleins dont les dimensions extérieures sont réglées de manière à ne présenter que l’excédant du métal nécessaire aux opérations suivantes. On le perce ensuite au calibre de 10mm et on l’amène par des alésages successifs au calibre définitif de 11mm. L’épaisseur du métal va en croissant depuis la tranche de la bouche c c jusqu’au tonnerre d d qui correspond à la portion occupée par la cartouche. 

 

 

L’intérieur du canon comprend l’âme et la chambre.

L’âme cylindrique au diamètre de 11 mm a quatre rayures hélicoïdales tracées de droite à gauche au pas de 0m55.

Elles ont une profondeur de 0mm3 et une largeur de 4mm6 les pleins égaux aux vides.

La chambre destinée à recevoir la cartouche se compose de deux cylindres et de deux cônes.

Le premier cylindre sert à loger l’obturateur, le premier tronc de cône contient le dard, et forme chambre ardente.

 

Le 2è cylindre renferme la cartouche, dont la balle s’engage dans le second tronc de cône jusqu’à la naissance des rayures. Le second tronc de cône sert aussi à raccorder l’âme avec la chambre. La cartouche ayant un diamètre de 13mm5 se trouve arrêtée à l’entrée du tronc de cône. La balle a un diamètre de 11mm8 à l’arrière. Pour qu’on puisse introduire facilement la cartouche, on donne à la chambre 18mm5 à l’entrée et 14mm5 à l’endroit où repose la cartouche.

A l’extérieur, le tonnerre se termine par un bouton fileté qui permet de visser le canon dans la boite de culasse au moyen de 11 filets. Le canon s’appuie sur la tranche de la boite de culasse par une embase e e.

 

 

La surface extérieure du tonnerre est formée de 5 pans qui servent à visser ou dévisser le canon. Le pan supérieur sert en outre à fixer la position de la hausse et du guidon. Les pans latéraux servent à fixer la position du grand tenon et du petit tenon t t’ ; les autres s’appellent pans intermédiaires.

Le grand tenon et le petit tenon servent à fixer le sabre-baïonnette au bout du canon. Ils sont en acier non trempé, brasés sur le canon. Ils sont placés le petit tenon dans le prolongement du pan latéral gauche, le grand tenon dans le prolongement du pan latéral droit. On distingue dans le grand tenon : le bouton t, la directrice r et l’embase y.

La ligne de mire est déterminée d’un côté par le guidon h et son embase en acier ordinaire, brasé sur le canon dans le prolongement du pan supérieur, de l’autre par le cran de mire de la hausse.

 

 

 

La hausse tient à la fois des hausses à curseurs et des hausses circulaires ; de 200 à 400m on se sert du même cran de mire qui peut prendre plusieurs positions suivant les angles que forme la planche mobile avec l’horizon. Pour cela, le pied de la hausse porte sur ses côtés des gradins marqués 200m, 300m, 350m et 400m. Pour tirer à l’une de ces distances, il suffit de faire reposer le curseur de la planche mobile sur le gradin correspondant à cette distance. Au-delà de 400m on lève la planchette mobile verticalement, et l’on vise par le cran de mire du curseur à travers la fente de la planche. Sur le côté gauche de la planche sont marquées les distances, et sur le côté droit une graduation en millimètres dont le zéro correspond à la distance de 500m. Le curseur en acier trempé et recuit glisse avec frottement sur les côtés et y est maintenu par l’arrêtoir petite vis sans tête placée à la partie supérieure de la planchette mobile. Les bords du curseur sont quadrillés pour que les doigts ne puissent glisser quand on veut le faire mouvoir.

A la partie supérieure de la planchette mobile se trouve un cran de mire fixe correspondant à la distance de 1200m.

La planche mobile peut se rabattre en avant ou en arrière et est maintenue par un ressort fixé à l’intérieur du pied par une vis de ressort.

Le pied est réuni à la planche par une goupille traversant les oeils de charnière et l’œil du pied.

 

Boite de culasse.

 

La boite de culasse qui prolonge le canon, sert à introduire la cartouche et peut s’ouvrir et se fermer au moyen de la culasse mobile. Elle est en acier fondu, trempée et recuite à l’huile.

On distingue dans la boite de culasse plusieurs parties :

 

 

1.      L’écrou a dans lequel est vissé le canon.

2.      Les pans b servent à fixer la boite dans un étau pour visser ou dévisser le canon.

3.      La fente supérieure pour le recul du cylindre.

4.      L’échancrure permet d’introduire la cartouche.

5.      Le rempart c donne appui au renfort du cylindre.

6.      Les trous taraudés de vis de gâchette v v’.

7.      Le trou rectangulaire pour la tête de gâchette.

8.      L’évidement pour la tête de gâchette.

9.      Le trou taraudé pour la vis arrêtoir d.

10.  Le tenon du recul e  pour donner appui à la culasse sur la monture.

11.  La queue f.

12.  Le trou non taraudé pour la vis de boite de culasse.

13.  La vis arrêtoir sert à limiter le mouvement du cylindre mobile dans la boite de culasse. Pour cela, son extrémité non filetée fait saillie à l’intérieur.

 

Ressort de gâchette.

 

Le ressort de gâchette est fixé à la boite de culasse par son talon i au moyen de la vis carrée v et de la petite vis v’, et la détente par une goupille h traversant les ailettes. Ce ressort maintient la tête de gâchette g en saillie à l’intérieur de la boite de culasse. La tête de gâchette présente un plan incliné en avant pour faciliter le départ du chien.

 

Détente.

 

On peut abaisser la tête de gâchette au moyen de la détente dont le corps k s’appuie par sa partie arrondie sur la boite de culasse, et s’engage entre les ailettes du ressort. En pressant avec le doigt la queue q on abaisse la tête du ressort, et l’on fait partir le coup.

 

 

 

2. La culasse mobile.

 

 

La culasse mobile se compose de  quatre parties :

 

1.      La tête mobile

2.      Le cylindre

3.      Le chien

4.      Le ressort

 

 

La tête mobile est traversée par l’aiguille et la dirige dans son mouvement. A sa partie antérieure, le dard a b sert à pousser la cartouche dans la chambre et ménage un espace vide qui forme la chambre ardente destinée à activer la combustion des débris de la cartouche et à expulser les résidus.

La pression des gaz de la poudre s’exerce sur le recouvrement b c qui la transmet à la rondelle de caoutchouc c d , laquelle étant comprimée entre l’épaulement et la tranche du cylindre produit l’obturation.

La tige de la tête mobile a un collet e f  dans lequel pénètre la vis de tête mobile qui l’empêche de sortir de son logement tout en lui permettant un petit mouvement en arrière.

Le canal de l’aiguille a deux rétrécissements que l’on appelle trou intérieur g et trou antérieur h et qui servent à diriger l’aiguille. Entre les deux, est une chambre destinée à retenir les corps étrangers qui auraient pu glisser entre l’aiguille et le canal.

 

Le cylindre.

 

Le cylindre sert à fermer et à ouvrir le tonnerre.

Il comprend :

 

1.      Le cylindre proprement dit

2.      Le bouchon

3.      La vis de tête mobile.

 

 

 

Le cylindre intérieur forme en avant : le logement de la tête mobile et en arrière : le logement du porte aiguille. Ces deux logements sont séparés par le grain a  percé d’un trou intérieur pour le passage de l’aiguille ; ce grain, en acier, est vissé dans l’intérieur ; son trou est fraisé en arrière afin qu’on puisse facilement introduire l’aiguille.

b tranche intérieure sur laquelle s’appuie la rondelle en caoutchouc.

c gorge circulaire sert à loger l’encrassement et à refouler le métal de la tranche de manière à lui donner exactement le diamètre de la chambre.

d renfort ; sa partie antérieure vient butter contre la boite de culasse, et sa partie postérieure s’appuie contre le rempart quand le levier est rabattu. Il s’engage dans la fente supérieure de la boite quand on pousse la culasse mobile en arrière.

e Levier servant à manœuvrer la culasse mobile.

Le levier présente à sa surface deux fentes et deux rainures.

La fente latérale f dans laquelle la vis arrêtoir qui limite le mouvement en arrière de la culasse mobile.

La fente inférieure g dans laquelle glisse la tête de gâchette.

La rainure du départ h vis-à-vis de laquelle se trouve la pièce d’arrêt lorsque l’arme est prête à partir.

La rainure de sûreté i dont la longueur est déterminée de sorte que la pièce d’arrêt étant à son extrémité, l’aiguille ne dépasse pas le bout du dard.

Le cran de l’armé k est disposé sur une partie un peu saillante du cylindre, de manière que lorsque la pièce d’arrêt y est engagée, la noix du chien ne touche pas la gâchette.

Le bouchon se visse dans le cylindre ; il est percé d’un trou cylindrique de manière à laisser passer le porte-aiguille, mais arrête le ressort à boudin. Il s’appuie par son embase sur le cylindre ; un carré sert à le visser ou à le dévisser au moyen d’une clef.

 

La vis de tête mobile en acier, est terminée par un bout non fileté qui pénètre dans le collet de la tête mobile pour limiter son mouvement.

 

Le chien.

 

Le chien comprend toutes les pièces qui sont mises en mouvement sous l’action du ressort à boudin, et produisent l’inflammation de la cartouche.

 

 

 

Le corps.

 

Le corps sert à assembler les autres pièces du mécanisme, au moyen de trois goupilles : la goupille g de la pièce d’arrêt, g’ de la noix, et g’’ du galet, et de trois trous de goupille correspondant.

La tête quadrillée a donne appui au pouce lorsqu’il met le chien au cran de l’armé. La fente b sert à loger le galet c qui a pour but de faciliter le mouvement du chien en diminuant son frottement sur la boite de culasse. Un coude d en saillie sur le devant est percé d’une mortaise dans laquelle s’engage la pièce d’arrêt e qui empêche le chien de partir tant qu’elle ne se trouve pas vis-à-vis de la rainure de départ. Le corps présente encore un trou central pour l’extrémité du porte-aiguille, le logement de la noix, la fente pour le plan incliné de la noix, et la fente pour la vis arrêtoir, faisant suite à la fente latérale du cylindre, et recevant la tête de la vis arrêtoir lorsque le chien est à l’extrémité de sa course.

 

La noix.

 

La noix est la partie du chien qui s’appuie sur la tête de gâchette lorsque la pièce d’arrêt est vis-à-vis la rainure de départ ou de sûreté, elle comprend : le corps cylindrique, la tranche postérieure qui s’appuie sur le fond du logement ; la tranche antérieure sur laquelle s’appuie l’embase du porte-aiguille ; le trou intérieur pour le passage du porte-aiguille ; le plan incliné en saillie sur le corps, sur lequel glisse la tête de gâchette.

 

Porte-aiguille.

 

Le porte-aiguille est une tige cylindrique qui s’appuie par son embase f sur la tranche de la noix, traverse la noix par la partie cylindrique, et s’engage par l’extrémité postérieure i dans le trou central du chien. La tige qui reçoit le ressort à boudin se termine par un T.

 

L’aiguille destinée à enflammer l’amorce est en acier fondu trempé et recuit, et à une longueur de 70mm, elle est fixée sur le porte-aiguille au moyen d’un manchon qui présente un logement pour le T et un trou pour l’aiguille.

 

Manchon.

 

Le devant du manchon vient frapper le grain quand le coup part ; l’arrière qui a un diamètre plus grand que celui de la tige du porte-aiguille, reçoit l’action du ressort à boudin.

 

 

Le ressort à boudin est un fil d’acier trempé et recuit à l’huile, enroulé en hélice au pas d’environ 4mm. Il est monté sur la tige du porte-aiguille et s’appuie d’un côté sur le bouchon, de l’autre sur le manchon.

Pour remplacer une aiguille, il faut presser un peu sur le ressort à boudin et dégager le manchon du T en le faisant mouvoir dans un sens perpendiculaire à l’axe de l’aiguille.

Il est facile maintenant de voir comment fonctionnent les différentes parties du mécanisme de l’arme.

Supposons le coup parti et qu’on veuille charger l’arme.

Il faut commencer par armer en tirant le chien en arrière jusqu’à ce que la noix fasse sonner la gâchette en la dépassant ; la pièce d’arrêt du chien sortant en même temps de la rainure de départ, on peut faire tourner le cylindre en amenant le levier verticalement, et tirer en arrière le système de la culasse mobile, pour découvrir le tonnerre. On place la cartouche dans la chambre, on referme le tonnerre par les mouvements inverses et l’arme est prête à tirer. Si l’on part de la position de chargez vos armes, la charge se composera de quatre temps : 1° armer, 2° ouvrir le tonnerre, 3° placer la cartouche, 4° fermer le tonnerre.

Si l’on ne veut pas tirer immédiatement après la charge, on met le chien au cran de sûreté. Pour cela, on amène la rainure de sûreté au milieu de la fente supérieure de la boite, le levier à 45° et on presse sur la détente. Pour faire feu, on armera de nouveau et l’on rabattra complètement le levier.

On remarquera que le chien est maintenu dans la position du bandé de deux manières : 1° par la noix prenant appui contre la tête de gâchette, lorsque la pièce d’arrêt est vis-à-vis d’une des rainures de sûreté ou de départ.  2° dans toutes les autres positions par la pièce prenant appui sur le cran de l’armé ou contre la tranche postérieure du cylindre. Par cette disposition on se met à l’abri de tout départ accidentel de l’arme tant que le tonnerre n’est pas complètement fermé, ce qui est absolument nécessaire pour toute arme sa chargeant par la culasse.

La position de la pièce d’arrêt dans la rainure de départ ou de sûreté empêche aussi que l’on oublie d’armer, car tant qu’elle n’est pas dégagée, on ne peut faire prendre aucun mouvement au cylindre et à la culasse mobile.

 

 

 

3. La monture.

 

 

La monture, en bois de noyer se compose de trois parties :

 

          Le fût

          La poignée

          La crosse

 

Le fût :

 

Le fût est la partie qui supporte le canon et la boite de culasse. On distingue :

          Le logement du canon a

          Le logement de la boite de culasse b et son échancrure sur le côté droit

          Le logement de la gâchette et de son ressort c

          Le trou pour le passage de la détente

          Le logement du tenon de recul d

          Le canal de baguette e

          L’encastrement de la sous-garde f qui se prolonge sous la poignée

          Le trou pour la vis à bois de la feuille antérieure du pontet g

          L’épaulement de l’embouchoir h

          L’embase de la grenadière i

          Les logements des ressorts d’embouchoir et de grenadière h’, i’

          Le trou de la vis de boite de culasse k

          Le logement de la queue de la boite de culasse l

 

La poignée :

 

La poignée A relie le fût à la crosse et facilite le maniement de l’arme ; à la partie inférieure se trouve :         

          L’encastrement de la feuille postérieure du pontet a et le trou pour la vis à bois du pontet b

 

La crosse :

 

 

La crosse sert à épauler, elle comprend :

          Le busc c qui raccorde la crosse à la poignée

          L’encastrement de l’embase du battant de crosse d

          Les deux trous des vis à bois de l’embase du battant de crosse e

          L’encastrement du devant de la plaque de couche f

          Les deux trous des vis à bois de la plaque de couche g

          Le bec de crosse h

          Le talon i

 

4. Les garnitures.

        

Baguette :

 

La baguette (en acier trempé et recuit) sert à nettoyer l’arme au moyen du lavoir, et à la décharger quand on ne peut pas ôter la cartouche à la main.

a La tête est plate et cylindrique, raccordée à la tige par des arcs de cercle.

b L’épaulement s’engage sous le rebord de l’entonnoir et y est maintenu par l’élasticité de la baguette, qui se trouve ainsi fixée dans son canal.

c Le bout fileté.

 

Embouchoir :

 

L’embouchoir (en fer) sert à fixer le canon sur le bois près de la bouche, et à maintenir la baguette dans son canal.

a  Le corps est échancré en avant de sa partie supérieure pour le passage du tenon et du guidon.

b L’entonnoir aboutit à l’entrée du canal de la baguette, il est échancré des deux côtés pour le passage du tenon son rebord sous lequel s’engage l’épaulement de la baguette.

c Le bec.

d Les coulisses par lesquelles l’embouchoir s’appuie sur les bords du fût.

Le trou pour le pivot du ressort.

 

Grenadière :

La grenadière (en fer) sert à maintenir le canon vers le milieu, et porte un des battants auxquels s’attache la bretelle. On y distingue :

d Les coulisses par lesquelles la grenadière s’appuie sur les bords du fût.

e Le pivot du battant percé d’un trou.

Le battant, son anneau  f et sa rosette r. Le battant est réuni au pivot par un bout ( ?) qui traverse le pivot et les rosettes.

L’embouchoir et la grenadière sont maintenus sur le fût par deux ressorts en acier trempé et recuit, fixés sur le bois au moyen de goupilles.

 

Ressorts :

Le ressort d’embouchoir porte à son extrémité le pivot i  qui entre dans le trou de l’embouchoir et le maintient sur la monture.

Le ressort de grenadière est fixé en sens contraire du précédent, et maintient la grenadière sur son embase au moyen d’un épaulement k.

 

Sous-garde :

 

La sous-garde est formée par la réunion de la pièce de détente et du pontet.

 

 

La pièce de détente (en fer) limite le mouvement de la détente.

Elle comprend :

a Le corps arrondi à ses deux extrémités.

b La bouterolle.

c Le trou taraudé qui sert d’écrou à la vis de boite de culasse.

d La fente pour la queue de détente

 

Le pontet (en fer) est destiné à garantir la détente contre les chocs accidentels, comprend :

 

 

e Le corps.

f La feuille antérieure.

f’ La feuille postérieure.

t t’ Les trous fraisés pour les 2 vis à bois.

 

Battant de crosse :

 

Le battant de crosse sert de deuxième point d’attache à la bretelle ; il est semblable au battant de grenadière, seulement il est fixé à la monture au moyen d’une embase traversée par deux vis à bois.

 

Plaque de couche :

 

La plaque de couche (en fer) sert à préserver la crosse des chocs contre le sol. Elle est fixée au moyen de deux vis à bois, l’une sur le devant, l’autre sur le dessous.

 

5. Le sabre baïonnette.

 

(Voir aux armes blanches et PL  V et VI)

 

ACCESSOIRES

 

Les accessoires se composent du nécessaire d’armes et de la grande curette.

Le nécessaire d’armes, livré à chaque soldat comprend :

 

1.      Une boite,  dont le fond et le tampon sont percés d’une fente pour donner passage à la lame du tournevis.

2.      L’huilier qui ferme la boite, et qui se compose du vase à huile, de la vis bouchon et de la rondelle en cuir, que l’on interpose entre l’huilier et la vis bouchon.

3.      La lame du tournevis, son grand bout, son petit bout.

4.      La clef, sa tige plate, ses branches.

5.      La trousse en drap formée de deux compartiments pour loger la lame du tournevis et la clef.

6.      La spatule curette qui sert à nettoyer la tête mobile.

7.      Le lavoir dans le trou taraudé duquel se visse le bout fileté de la baguette. On engage le linge dans une fente.

 

La grande curette donnée seulement à chaque chef d’escouade, sert à nettoyer le logement de la tête mobile et le logement du porte-aiguille. Elle est terminée à ses deux extrémités par deux arêtes taillées à biseaux contraires.

 

Pièces de rechange.

 

Chaque soldat est muni en outre de 5 pièces de rechange :

 

1.      Une tête mobile.

2.      Une rondelle de caoutchouc.

3.      Un ressort à boudin.

4.      Deux aiguilles.

 

CARTOUCHE

 

 

La cartouche se compose de trois parties :

 

1.      L’amorce

2.      L’étui à poudre

3.      La balle et son cône.

 

Amorce :

 

L’amorce est formée d’une capsule en forme de chapeau, dont l’alvéole tournée du côté de la charge, est percée de deux trous pour que le feu puisse se transmettre à la poudre.

La poudre fulminante placée au fond de l’alvéole est préservée contre l’humidité par un vernis.

La capsule se place dans le trou central d’une collerette en carton mince embouti, de sorte que ses bords sont compris entre la collerette et une rondelle de caoutchouc destinée à empêcher l’encrassement de l’intérieur du mécanisme. Une étoile en papier sert à fixer la collerette, et ses bords sont rabattus et collés à l’intérieur de l’étui.

 

Etui :

 

L’étui formé d’un cylindre en papier collé sur ses bords, et renforcé d’une gaze en soie également collée, est réuni à l’amorce au moyen de l’étoile. On y verse 5g50 de poudre que l’on tasse, et l’on place par-dessus une rondelle en carton percée d’un trou central, dans lequel on replie l’excédent du papier.

 

Balle :

 

La balle en plomb, ogivale à la partie antérieure pèse 24g50, le corps est cylindrique, et un bourrelet de 11mm8 de diamètre à la partie postérieure sert à la forcer dans les rayures. La balle est engagée dans un cône formé de deux révolutions de papier, ce cône est relié à l’étui au moyen d’une ligature faite au dessous de la rondelle de carton.

 

La longueur de la cartouche est de 68mm, son poids est de 32 grammes50. On se sert pour l’empaquetage de boites en carton qui contiennent 9 cartouches et pèsent environ 300 grammes.

 

EXAMEN DU FUSIL MOD 1866

 

Il est facile de voir que le fusil mod. 1866 satisfait aux conditions que l’on demande à une arme de guerre.

Son poids sans le sabre-baïonnette est moindre que celui du dernier modèle 1857, et s’il est un peu plus fort avec le sabre-baïonnette, cela présente peu d’inconvénient parce que dans la plupart des cas la baïonnette est séparée du canon. Le recul est aussi moindre que celui des armes précédentes ; pour ces deux motifs, l’arme est plus facilement maniable et moins fatigante. La réduction du calibre a permis d’obtenir une trajectoire plus tendue et une justesse plus grande qu’autrefois.

Le tableau suivant indique les éléments principaux de la trajectoire.

 

Eléments de la trajectoire.

 

 

 

Si l’on compare les données de ce tableau avec celles relatives aux autres armes en service chez les puissances étrangères, on peut se convaincre que le fusil mod. 1866 est dans de bonnes conditions balistiques. La justesse est aussi très satisfaisante, et si, dans la pratique, on n’a pas obtenu d’aussi bons résultats qu’il était permis d’espérer, cela tient au manque d’instruction des hommes.

 

S’il est permis à priori d’apprécier les conditions générales d’une arme, ce n’est qu’un long usage en campagne qui peut mettre en lumière ses qualités ou ses imperfections au point de vue pratique. A la suite de la guerre  de 1870-1871, une enquête a été ordonnée par le ministre de la guerre, sur les armes portatives employées dans nos armées ainsi que sur les munitions affectées à ces armes. Le comité d’artillerie chargé de recueillir toutes les observations en a fait l’objet d’un rapport d’ensemble dont les conclusions ont été insérées dans la revue d’artillerie (octobre et novembre 1871). Elles sont résumées elles-mêmes comme il suit dans la lettre adressée par le président du comité au ministre.

 

« De l’ensemble des opinions émises, on peut conclure qu’au point de vue du calibre, du poids, de la forme générale, de la portée, de la justesse et de la rapidité du tir, le fusil modèle 1866 ne laisse rien ou très peu à désirer. Mais,  à côté de ces avantages, les défauts de ce modèle d’arme qui ont donné lieu aux critiques les plus sérieuses et dont on doit le plus se préoccuper ont trait à l’encrassement du canon et à celui du mécanisme ; aux ratés, et principalement aux ratés de premier coup ; aux départs prématurés qui se produisent avant le rabattement du levier qui occasionnent presque toujours de graves accidents ; au poids du sabre-baïonnette ainsi qu’à son mode d’ajustage, enfin aux cartouches, qui ne possèdent pas assez de solidité pour résister aux transports à l’état libre dans la giberne et qui ne se conservent pas bien sous tous les climats ».

 

« De l’avis du plus grand nombre des officiers, quelques uns de ces défauts se trouvent aggravés par l’ignorance où l’homme est laissé de son arme, et disparaîtraient en partie si l’instruction était plus développée et mieux dirigée. »

 

La plupart des défauts signalés proviennent de la cartouche qui doit être modifiée, sinon complètement changée. Outre le défaut de solidité qui lui est propre et qui entraîne la perte d’un grand nombre de munitions, elle présente d’autres inconvénients au point de vue du service de l’arme. La rondelle de carton qui lui sert de point d’appui dans l’arme n’est pas assez solide et n’a pas des dimensions invariables, de sorte que la cartouche peut s’enfoncer plus ou moins dans la chambre ; de là des ratés surtout au premier coup si le canon est graissé, ces ratés de premier coup ont atteint quelquefois la proportion de 10%. Dans ces conditions, le soldat ne peut avoir aucune confiance dans son arme. De plus, le point d’appui étant à hauteur de la balle, la distance de l’aiguille à l’amorce dépend de la longueur de l’étui ; si celui-ci n’a pas été parfaitement calibré il pourra encore se produire des ratés s’il est trop court, ou des départs prématurés par le simple choc du dard, s’il est trop long.

 

Un autre inconvénient, déjà signalé, de la cartouche en papier,  c’est que l’obturation n’est jamais complète à l’intérieur du mécanisme. L’aiguille et le ressort à boudin s’encrassent plus ou moins rapidement suivant les dimensions du trou de la tête mobile et du trou du grain. On peut admettre qu’en moyenne il faut nettoyer le mécanisme après 40 ou 50 coups, mais il arrive quelquefois que l’arme est mise hors de service beaucoup plus rapidement par suite de l’enclouage de l’aiguille ou de l’encrassement du ressort. Pour éviter ces difficultés, il est nécessaire de vérifier souvent les dimensions du trou de la tête mobile, du trou du grain, et des cartouches. L’obturation extérieure laisse aussi quelquefois à désirer, lorsque les rondelles de caoutchouc ne sont pas de bonne qualité ; il se produit alors des crachements qui ne sont jamais dangereux, et auxquels il est facile de remédier en changeant la rondelle.

 

Il semble d’après l’organisation du mécanisme, qu’il ne puisse pas se produire de départs accidentels, car on ne peut charger sans armer, et dans cette position l’aiguille ne dépasse pas la tête mobile ; de plus le chien ne peut se mouvoir par rapport au cylindre que lorsque le levier est rabattu. Cependant il est arrivé quelques accidents provenant de ce que l’aiguille se casse en avant du trou du grain ou du trou de la tête mobile et qu’elle prend appui contre le grain ou l’épaulement. En armant, l’aiguille ne rentre pas dans la tête mobile et vient frapper la cartouche au moment où l’on repousse le cylindre. On évitera cet accident en vérifiant à chaque coup que l’aiguille ne dépasse pas la tête mobile. Le même accident peut arriver aussi lorsqu’on bourre avec force une cartouche qui, soit par défaut de calibrage, soit par suite de l’encrassement refuse d’entrer dans la chambre. Il peut aussi arriver des départs prématurés si la tête de gâchette est trop courte, ou si son ressort fonctionne mal. Ces départs ne sont pas dangereux pour le tireur, car dans ce cas le levier est déjà rabattu, mais cela peut causer des accidents dans les rangs, aussi faut-il toujours avoir soin de tenir l’arme chargée dans la direction de la ligne de tir.

 

L’emploi d’une cartouche métallique permettrait de remédier à la plupart des défauts signalés, mais cela entraînerait une transformation assez radicale de l’arme ou même la création d’un modèle nouveau. Les modifications à opérer devraient porter : sur la forme de la chambre, suppression de la chambre ardente et de l’obturateur en caoutchouc, remplacement de l’aiguille par un percuteur plus solide. Il y aurait lieu aussi de rendre plus facile le remplacement du ressort à boudin ; la vis-bouchon est longue à dévisser et se dégrade facilement si elle n’est pas remise à fond, elle peut être cause de ratés.

 

Ces diverses questions sont à l’étude en ce moment. De nouveaux sabres-baïonnettes plus légers que les anciens vont être expérimentés ; des essais sont entrepris pour remplacer la vis-bouchon et modifier l’obturateur en caoutchouc. Enfin une commission d’expériences étudie divers systèmes de cartouches métalliques appropriées au fusil modèle 1866 ainsi que les modifications qui seraient nécessaires à l’arme par suite de leur emploi.

 

 

II

 

FUSIL DE CAVALERIE

 

 

 

On emploie pour le service de la cavalerie un fusil plus léger que celui de l’infanterie ; plus court du canon, en en différant extérieurement par la couleur des garnitures qui sont en laiton. Ce fusil étant autrefois spécialement affecté au corps des Dragons, en portait le nom. Bien que le poids des deux fusils fût différent, on a toujours employé une même cartouche pour faciliter les approvisionnements.

Le recul est plus fort que pour le fusil de Dragon, mais il est encore supportable quand on épaule bien. En se conformant à ces principes, on a établi une arme nouvelle pour la cavalerie d’après le système du fusil mod.1866.

Le fusil de cavalerie pèse 3k.600 ; le canon a 0m13 de moins que celui d’infanterie ce qui porte la longueur totale à 1m175. On peut y adapter pour le service de la gendarmerie, une baïonnette quadrangulaire de 0m513 de longueur.

Le service de la cavalerie exige quelques dispositions particulières pour les parties extérieures de l’arme :

 

Le levier du cylindre a été recourbé de manière à s’appliquer contre la monture lorsque l’arme est fermée.

 

 

La hausse est disposée comme pour le fusil d’infanterie ; seulement la planche, lorsqu’elle est rabattue, est logée dans le pied et protégée par deux rebords. Les arêtes du curseur sont arrondies.

 

 

La bretelle est attachée d’une part au battant de grenadière, et de l’autre à un battant de sous-garde placé en avant du pontet. Pour donner plus de solidité à ce dernier, on l’a fait d’un seul morceau avec la pièce de détente.

 

 

 La grenadière et son battant sont remontés vers le bout du canon, et celui-ci est relié à la monture vers la culasse par une capucine.

 

 

La baguette n’a pas d’épaulement, la tête est retenue par le rebord de l’embouchoir.

Comme pour les autres modèles de fusils de Dragons les boucles, la sous-garde et la plaque de couche sont en laiton. La bouterolle (a) de vis de culasse, en acier est encastrée sur la sous-garde.

 

 

 

 

III

 

MOUSQUETON D’ARTILLERIE MOD. 1866

 

Par décision Ministérielle du 13 janvier 1873, les mousquetons actuellement en usage dans les corps de l’artillerie doivent être remplacés par des mousquetons mod.1866 tirant la même cartouche que le fusil d’infanterie. Ce mousqueton a la même longueur que l’ancien, 0m982 ; longueur totale avec le sabre-baïonnette d’infanterie 1m555. Le canon porte la hausse du fusil de cavalerie et les tenons de baïonnette du fusil d’infanterie. Le poids de l’arme est de  3k150 sans sabre et 3k800 avec sabre-baïonnette ; le canon est relié au fût par un embouchoir et une grenadière en laiton, la baguette est retenue par un épaulement comme pour le fusil d’infanterie. La rayure est semblable à celle des autres modèles et était d’abord dirigée dans le même sens ; mais le tir d’essai a montré qu’il y avait une déviation constante vers la gauche due aux flexions qui se présentent pendant le tir et dont l’effet varie suivant la longueur du canon. Pour y remédier, on a tracé les rayures de gauche à droite et le guidon a été déplacé de 1mm2 vers la gauche. La hausse est graduée jusqu’à 1200 mètres, et la justesse de l’arme est satisfaisante jusqu’à cette limite, mais le recul est difficile à supporter quand on n’épaule pas avec beaucoup de soins.

 

 

 

 

 

 

FIN